L’OMT nous livre le grand bilan du tourisme vers et depuis l’UE

Décidément, l’Organisation mondiale du tourisme prend de plus en plus de temps pour publier ses analyses. L’OMT a en effet rendu publique son étude sur les flux touristiques vers et depuis l’UE pour l’année 2017. Parlorama.eu vous propose de revenir sur les points marquants de cette étude avec les dépenses moyennes de chaque nationalité, les durées moyennes des séjours, les destinations préférées par les Européens, les durées moyennes de préparation des séjours, les options et les équipements exigés par les touristes européens, etc.

La moitié des touristes internationaux se rendent en Europe

Le Vieux Continent attire. C’est la grande conclusion à laquelle a aboutie l’Organisation mondiale du tourisme qui explique que l’UE a accueilli quelque 713 millions de visiteurs internationaux ayant séjourné au moins une nuit pour des raisons autres que professionnelles. C’est environ 50 % du flux touristique mondial… un record absolu. Notons que ces chiffres incluent les voyageurs européens qui se rendent dans un autres pays de l’UE.

Le continent fait donc mieux que la période pré-crise de 2009, avec un taux de croissance moyen supérieur à 4 % pour la période 2012 – 2017. Au-delà des retombées économiques de cette embellie qui profite surtout à la France, à l’Espagne, à l’Italie et à la Croatie, cet engouement pour les destinations de l’UE consolide la place du tourisme en tant que moteur de la création massive d’emplois directs et indirects, saisonniers ou permanents.

Toujours selon les chiffres de l’OMT, la balance commerciale du tourisme de l’UE a enregistré un excédent de 27 milliards d’euros. Cet indicateur est calculé en retranchant les dépenses des touristes européens qui se rendent dans des destinations hors UE à celles des touristes européens se rendant dans des pays de l’UE. Le Royaume-Uni a été comptabilisé comme un pays européen dans cette étude. Dans le détail, on apprend que les recettes touristiques internationales perçues dans les pays de l’UE ont dépassé les 340 milliards d’euros, soit près d’un tiers des dépenses touristiques mondiales.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas les grandes destinations traditionnelles qui dépendent le plus des revenus du tourisme. Le classement du pourcentage du Produit Intérieur Brut (PIB) provenant du tourisme affiche un trio de tête inédit :

  1. La Croatie dépend à 18,6 % des revenus touristiques dans son Produit Intérieur Brut ;
  2. Chypre génère 13,7 % de son PIB des revenus du tourisme ;
  3. Malte dépend également du tourisme à hauteur de 13,2 %.

48 % des Européens qui ne voyagent pas évoquent des contraintes financières

Les différents hébergements touristiques européens (hôtels, auberges, gîtes, réservation de maisons de vacances) ont enregistré un total de 3,1 milliards de nuitées en 2017, avec un certain équilibre entre les visiteurs nationaux (52,3 %) et les étrangers (47,7 %). Les plus fortes hausses à ce niveau ont été enregistrées dans des pays qui ne font pas partie de l’échiquier traditionnel des destinations touristiques européennes comme la Slovénie et la Finlande, dépassant la barre des 15 %.

Toujours selon l’OMT, plus de 62 % de la population européenne a réalisé au moins un voyage touristique national (74 %) ou dans un autre pays de l’UE (26 %). Ceux qui n’ont pas voyagé évoquent des raisons financières (48 %), des problèmes de santé ou une absence de motivation (20 %), des engagements professionnels ou académiques (15 %), des engagements familiaux (13 %) et d’autres raisons plus personnelles (11 %). Notons que le pourcentage des Européens qui ne voyagent pas à cause de contraintes financières monte à 75 % en Grèce, contre seulement 20 % au Danemark ou en Autriche. La raison des problèmes de santé est massivement évoquée en République tchèque (40 %) et en Allemagne (39 %).

Le classement des destinations plébiscitées par les touristes européens est quant à lui sans surprise :

  1. L’Espagne a accueilli plus du cinquième (20,9 %) des touristes européens qui ont voyagé dans l’UE ;
  2. L’Italie occupe la deuxième place avec 11,7 % de touristes européens ayant voyagé dans l’UE ;
  3. La France complète le podium, talonnant l’Italie de près (11,6 %).

Les touristes européens qui sillonnent des contrées hors UE se rendent principalement aux Etats-Unis (15 %), en Suisse (8 %, notamment dans la saison de ski) et en Turquie (8 %). Un trio de tête qui reste inamovible depuis plusieurs années après avoir « chassé » les pays du Maghreb du classement, surtout depuis les événements du Printemps Arabe.

Le point sur les habitudes de consommation du touriste français en été

Les vacanciers français semblent de plus en plus attirés par les maisons de vacances. Ce type d’hébergement (43 %) dépasse de loin les appartements de vacances (22 %) et le camping (12 %). L’option du séjour de l’hôtel chute à moins de 12 %. En dépit d’une incursion des hébergements plus originaux dans les dernières années, ces derniers ne représentent plus que 9 % (bateau, ferme, château, chambre privée).

Concernant les équipements et les options les plus demandées par les touristes français, on retrouve l’inévitable piscine (47 %), la possibilité d’amener leurs animaux de compagnie (17 %), la connexion internet, la climatisation (8 %), la présence d’un garage (6 %), un jardin et un barbecue (4 %) ou encore la cuisine équipée (3 %). Etonnamment, seuls 1 % des Français exigent un hébergement estival avec une terrasse.

Pour leurs séjours nationaux en été, les Français plébiscitent Arcachon, Annecy, l’Île de Ré, Ajaccio, Marseille, Nice, Biarritz ou encore Calvi. La Martinique n’arrive qu’en 10e position. Pour leurs séjours dans un autre pays européen, les Français préfèrent l’Algarve, la Costa Brava, Majorque, Lisbonne et Barcelone.

Les habitudes de consommation des touristes européens en été

En moyenne, les vacanciers français réservent leurs vacances d’été trois mois à l’avance pour une durée de séjour moyenne comprise entre 7 et 8 jours. La dépense moyenne par nuitée caracole à 126 €. Les vacanciers autrichiens sont ceux qui anticipent le plus leurs vacances, réservant jusqu’à 106 jours à l’avance.

Les Polonais sont ceux qui anticipent le moins, réservant en moyenne 62 jours à l’avance. De leur côté, les vacanciers italiens sont ceux qui séjournent le plus longtemps sur leur lieu de vacances avec une durée moyenne de 8,1 nuitées. Les Suisses sont ceux qui dépensent le plus par nuitée, avec une moyenne estimée à 143 €. L’étude permet également de dresser une constante pour tous les vacanciers européens : toutes les nationalités voyagent en moyenne à trois.