Au commencement de la seconde moitié du 20e siècle, l’Europe était au pied du mur. Deux guerres sanglantes avaient eu lieu sur le Vieux Continent. Certes, les pays européens se font la guerre depuis le Moyen Âge, et les relations entre les différentes nations alternaient entre le chaud et le froid. Après deux parenthèses dramatiques, les dirigeants européens sont arrivés à une conclusion : la seule manière d’empêcher la guerre en Europe était de commencer à coopérer, et de faire en sorte que la coexistence pacifique demeure la condition sine qua non de la pérennité. Cette coopération a commencé dans le commerce et l’économie puisque Berlin, Paris, Rome, Bruxelles, Amsterdam et Luxembourg ont réglé leurs principaux différends par la coopération dans la production de charbon et d’acier. La Communauté économique européenne (CEE) et d’autres institutions communes ont été fondées. Une administration commune, la Communauté européenne (CE), a été créée en 1967, avec un Conseil et une Commission communs à tous ses membres. Retour sur l’histoire, la population et les symboles de l’Union Européenne.

Ce qu’il faut savoir sur la création de l’UE

L’histoire de l’Union Européenne peut être racontée à travers 9 dates clés :

  • 1957. L’Allemagne, la France, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ont créé l’ancêtre de l’Union Européenne le 25 mars 1957 avec la signature du Traité de Rome. La Communauté économique européenne (CEE) visait alors à promouvoir l’intégration du commerce intérieur et extérieur d’un continent encore sous le choc de la Deuxième Guerre Mondiale. La CEE et deux organisations sœurs qui régissent la coopération dans les domaines du charbon, de l’acier et du nucléaire étaient collectivement connues sous le nom de Communautés européennes (CE).
  • 1973. Le Royaume-Uni était initialement réticent à rejoindre le nouveau club européen, mais la superpuissance a changé d’avis dans les années 1960, après avoir constaté la belle croissance économique des pays de la CE. Ses deux premières tentatives d’adhésion ont échoué face à la forte opposition française incarnée par le Général de Gaulle. Paris a fini par céder après la démission de son illustre président, et le Royaume-Uni est devenu membre de la CE avec l’Irlande et le Danemark en 1973. Une majorité d’électeurs britanniques ont approuvé la décision d’adhérer au bloc lors d’un référendum en 1975.
  • 1981. La Grèce est devenue le dixième membre de la CE en 1981 après six ans de négociations. La transition démocratique du pays méditerranéen après l’effondrement d’une dictature militaire en 1974 a ouvert la voie à sa candidature. L’admission de la Grèce a été controversée. Le pays était relativement pauvre et certains membres de la CE s’inquiétaient pour leur compétitivité économique, tandis que d’autres redoutaient un éventuel afflux de migrants.
  • 1986. L’Espagne et le Portugal ont suivi la Grèce cinq ans plus tard. Ils étaient, comme la Grèce, des jeunes démocraties. L’Espagne a fait la transition après la mort de l’ancien dictateur Francisco Franco en 1975. Des élections libres ont également eu lieu au Portugal la même année après la chute de l’ancien gouvernement autoritaire. Le Premier ministre portugais Antonio Costa a marqué le 30e anniversaire de l’adhésion en 2016.
  • 1995. La CE est devenue l’Union européenne après que ses membres ont signé le traité de Maastricht en 1992. Les premiers pays à rejoindre le nouveau bloc ont été l’Autriche, la Suède et la Finlande en 1995. Ces trois pays avaient été officiellement neutres pendant la guerre froide et n’étaient pas membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
  • 2004. L’UE a connu sa plus forte expansion le 1er mai 2004 avec l’ajout de dix pays : la République tchèque, l’Estonie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Slovénie. C’est un jalon important dans le développement économique et politique de ces pays mais aussi dans la réalité de l’UE. Ces nations étaient non seulement de nouvelles démocraties, mais aussi et surtout de nouvelles économies capitalistes après l’effondrement du communisme moins de deux décennies auparavant.
  • 2007. La Roumanie et la Bulgarie prévoyaient d’adhérer à l’UE en 2004. Mais le bloc a retardé leur adhésion en raison de la lenteur des progrès dans l’achèvement des réformes judiciaires et politiques. Les deux pays continuent d’être parmi les membres les plus pauvres du bloc. Le PIB par habitant de la Roumanie représentait 63 % de la moyenne de l’UE en 2017. En Bulgarie, le PIB par habitant ne représentait que 49 % de la moyenne de l’UE.
  • 2013. Le dernier élargissement de l’UE a vu l’adhésion de la Croatie en 2013. Le petit pays de la côte adriatique a suivi la Slovénie comme deuxième pays à sortir de l’éclatement sanglant de la Yougoslavie dans les années 1990 et à rejoindre l’UE. Le Monténégro et la Serbie, qui faisaient également partie de la Yougoslavie, négocient leur future adhésion à l’UE depuis 2012 et 2014, respectivement.
  • L’avenir. Fin juin 2018, l’UE a décidé d’ouvrir des négociations d’adhésion à l’UE avec deux autres pays des Balkans : l’ancienne République yougoslave de Macédoine (ARYM) et l’Albanie. Bruxelles n’a pas encore décidé d’ouvrir des négociations avec les autres pays de l’ex-Yougoslavie (la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo), mais le bloc considère ces pays comme des « candidats potentiels » pour une future adhésion.

La population de l’Union Européenne

Le plus grand État membre de l’UE par superficie est la France. C’est aussi le deuxième plus grand pays par sa population. L’Allemagne est le pays le plus peuplé, avec 82,4 millions d’habitants. Notons tout de même que la « zone » qui comprend les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg (appelés collectivement le « Benelux ») est la zone la plus peuplée de l’UE. Tous les États membres affichent une population de plus d’un million d’habitants à l’exception de Chypre, du Luxembourg et de Malte, qui comptent moins de 500 000 habitants. Malte est également le plus petit État membre par superficie.

La ville la plus peuplée de l’UE est Londres, qui compte plus de 12 millions d’habitants. Paris, en France, n’accuse qu’un léger « retard » avec une population approchant les 12 millions d’habitants. La troisième ville la plus peuplée est Madrid, qui compte plus de 6,6 millions d’habitants. Si l’on ventile la population de l’Union Européenne dans son ensemble, seulement 9% des résidents sont nés en dehors de leur pays de résidence. Vingt-quatre langues officielles sont parlées dans toute l’UE, et 51% des résidents parlent l’anglais, soit en langue maternelle ou en langue étrangère. L’allemand, principale langue de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Suisse, est la langue maternelle la plus parlée (environ 16% de la population de l’UE). Voici l’ensemble des langues parlées par les habitants de l’UE :

  • L’allemand ;
  • L’anglais ;
  • L’espagnol ;
  • Le français ;
  • Le bulgare ;
  • Le croate ;
  • Le danois ;
  • L’estonien ;
  • Le finnois ;
  • Le grec ;
  • Le hongrois ;
  • L’italien ;
  • L’irlandais ;
  • Le letton ;
  • Le lituanien ;
  • Le maltais ;
  • Le néerlandais ;
  • Le polonais ;
  • Le portugais ;
  • Le roumain ;
  • Le slovaque ;
  • Le slovène ;
  • Le suédois ;
  • Le tchèque.

Il y a également plus de 150 langues régionales et minoritaires parlées par environ 50 millions d’habitants européens.

Aucune religion officielle n’est observée dans l’UE, mais la plupart des résidents européens sont chrétiens, et plus de 71% d’entre eux pratiquent cette religion. Plus de 45% des Chrétiens sont catholiques, dépassant ainsi les protestants et les orthodoxes orientaux. L’Union européenne a connu une légère croissance démographique ces dernières années. Le taux de natalité est d’environ 10 pour 1 000 habitants, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale. Selon les estimations réalisées à partir de 2017, la population n’a augmenté que de 0,23% dans l’Union. Une croissance lente est attendue dans un avenir proche, mais la population diminuera sensiblement lorsque le Royaume-Uni se retirera de l’UE en 2019.

Le drapeau, la devise, l’hymne et la journée de l’Europe

Quels sont les symboles de l’Union Européenne et quelle est leur signification ?

#1 Le drapeau européen

Le drapeau de l’Union Européenne comporte un cercle de 12 étoiles dorées sur un fond bleu. Elles symbolisent les idéaux d’unité, de solidarité et d’harmonie entre les peuples d’Europe. Le nombre d’étoiles n’a rien à voir avec le nombre de pays membres, bien que le cercle soit un symbole d’unité. Le chiffre « 12 » est celui de la plénitude : 12 mois dans l’année, 12 heures dans la journée, 12 heures dans la nuit, etc. En 1985, il a été adopté par tous les dirigeants du bloc comme emblème officiel des Communautés européennes, pour ensuite devenir celui de l’Union européenne.

#2 L’hymne européen

La mélodie de l’hymne de l’UE provient de la Neuvième Symphonie composée en 1823 par Ludwig Van Beethoven, lorsqu’il a mis en musique l’ « Ode à la joie », vers lyrique de Friedrich von Schiller de 1785. L’hymne, adopté par les dirigeants du bloc en 1985, symbolise non seulement l’Union européenne mais aussi l’Europe au sens large. Il n’y a pas de paroles dans cet hymne joué lors de cérémonies officielles auxquelles participe l’Union européenne, telles que ses élargissements, ses compétitions culturelles et sportives, ses commémorations, etc.

#3 La Journée de l’Europe

La Journée de l’Europe a lieu le 9 mai de chaque année, à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration historique de Schuman. Lors d’un discours prononcé dans la capitale française en 1950, Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, exposa son idée d’une nouvelle forme de coopération politique en Europe qui rendrait « impensable » une guerre entre les nations européennes. Sa vision était de créer une institution européenne qui regrouperait et gérerait la production de charbon et d’acier. Un traité créant un tel organe a été signé un peu moins d’un an plus tard. La proposition de Schuman est considérée comme le début de ce qui est aujourd’hui l’Union européenne.

#4 La devise de l’UE

La devise de l’Union européenne, « Unie dans la diversité », est entrée en vigueur en 2000. Elle faire référence à la manière dont  les Européens se sont rassemblés, sous la forme de l’Union Européenne, pour œuvrer en faveur de la paix et de la prospérité, tout en s’enrichissant des nombreuses cultures, traditions et langues différentes du continent. Cette devise a été traduite dans les 24 langues officielles en usage dans le bloc. En estonien, par exemple, on peut lire « Uhinenud mitmekesisuses ».

La carte de l’Union Européenne

L’Europe est assurément une terre de diversité. La carte de l’Union Européenne contient d’immenses rivières, de hautes montagnes et une longueur de côtes étonnante. Le Vieux Continent compte des vallées cachées couvertes de sols fertiles, de métaux et de pierres précieuses à exploiter, du pétrole en mer du Nord et des ressources hydriques conséquentes. La plupart des chaînes de montagnes d’Europe font partie d’une seule chaîne qui s’étend d’ouest en est : les Pyrénées, les Alpes, les Carpates, les Balkans et le Caucase. Les montagnes les plus hautes d’Europe sont le Mont Elbrouz en Russie, tandis que le sommet le plus haut de l’UE est le Mont Blanc, dans les Alpes. Le fleuve le plus long du continent est la Volga, qui se trouve en Russie. Dans l’UE, c’est le Danube qui s’impose, traversant 10 pays dont l’Allemagne et l’Autriche. L’Europe possède également une côte avec de nombreuses criques et baies.

L’Union européenne, qui ne comprend pas toute l’Europe géographique, affiche tout de même une très grande étendue côtière, dépassant celle de l’Afrique qui est pourtant un continent plus vaste. Dans l’Union Européenne, la répartition de la population varie considérablement d’un pays à l’autre, mais tend à suivre un modèle de peuplement côtier et fluvial, les agglomérations urbaines formant de grands nœuds démographiques facilitant le logement, l’industrie et le commerce à grande échelle.