Après l’Europe, Revolut convoite l’Australie

Revolut attaque l'Australie

La start-up technologique Revolut a lancé sa célèbre application en Australie, marquant ainsi sa première expansion hors d’Europe. La plate-forme de banque en ligne a déclaré qu’elle servirait progressivement 25 000 Australiens inscrits sur la longue liste d’attente constituée en amont de cette nouvelle implantation, avant de proposer ses services à d’autres clients.

Le démantèlement des frontières financières est bel et bien en marche

Revolut a connu une croissance fulgurante depuis sa création en 2015, avec plus de cinq millions de clients au total. En revanche, la firme doit désormais composer avec une concurrence féroce. Le numéro deux allemand de la banque en ligne, « N 26 », a récemment atteint les 2 millions d’utilisateurs et semble lui aussi lorgner sur le marché australien où le taux de bancarisation bat régulièrement ses propres records.

La banque numérique a gagné en popularité pour son service de change qui offre un taux de change réel, loin des agios et autres commissions parfois exubérantes qu’imposent les banques classiques. L’application Revolut a véritablement révolutionné le genre avec des fonctionnalités ultra-pratiques, comme les comptes entreprises en ligne ou encore le trading des cryptomonnaies.

Le directeur de l’expansion de Revolut pour la région Asie-Pacifique a par ailleurs déclaré que l’entreprise n’étant pas encore en mesure de proposer toutes ses fonctionnalités sur le sol australien, et qu’elle adopterait une « approche mesurée », conformément à la politique financière du pays. Mais l’application devrait tout de même tabler sur un beau succès. Rappelons que l’envoi de fonds entre le Royaume-Uni, l’Europe et l’Australie est traditionnellement coûteux et prend beaucoup de temps, dépassant souvent le délai de trois jours ouvrables.

Revolut est en mesure de rendre ces échanges instantanées et surtout gratuits, sans aucun compromis sur la sécurité des fonds transférés. Le démantèlement des frontières financières est donc bel et bien en marche.

Un tour de table de plus de 330 millions de dollars

Revolut a choisi Melbourne pour son siège australien, mais des antennes sont attendues à Sydney et à Perth. La jeune pousse prévoit de recruter jusqu’à 30 personnes dans le pays d’ici la fin de l’année. Basée à Londres, Revolut a jusqu’à présent levé plus de 330 millions de dollars auprès d’investisseurs, dont DST Global, un des premiers bailleurs de fonds de Facebook. L’entreprise fait partie d’un groupe de nouveaux challengers bancaires basés sur des applications qui tentent de concurrencer des acteurs historiques de la filière du transfert d’argent. Elle a obtenu une licence bancaire européenne à la fin de l’année dernière, rejoignant ainsi ses homologues britanniques comme Monzo et Starling qui ont demandé des permis similaires. Elle a également obtenu des licences d’exploitation au Japon et à Singapour, des marchés hautement stratégiques.

Revolut a déjà une licence de monnaie électronique en Europe… cette dernière est d’ailleurs valide sur le territoire australien. Pour se donner les moyens de ses ambitions, Revolut s’est associée à une banque nationale, mais a refusé tout commentaire sur son identité ou encore sur les modalités de ce partenariat. Alors que des applications comme celle de Revolut ont prospéré à l’ère des smartphones, les investisseurs se demandent toujours si les ministères des finances et les offices des changes maintiendraient leur « tolérance » à l’égard de la dématérialisation des transferts d’argent transfrontaliers.