Brexit : et si l’Europe n’était pas (encore) prête ?

L’Union européenne se dit prête à ce que la Grande-Bretagne quitte le bloc sans un accord. Pourtant, de nombreuses déclarations de dirigeants européens prouvent l’inverse.

Qu’adviendra-t-il des Européens qui résident au Royaume-Uni après le Brexit ?

Plusieurs pays européens ont pris des mesures pour renforcer les droits des résidents britanniques dans le cas d’un Brexit sans accord. Cette initiative fait suite à un appel lancé par l’UE aux états membres pour qu’ils adoptent une approche « généreuse » et « conciliante » au cas où le Royaume-Uni quitterait le bloc sans accord. Le gouvernement britannique a également donné des assurances sur les droits des ressortissants de l’UE vivant au Royaume-Uni. Cependant, de nombreux détails des deux côtés n’ont pas été discutés, et des militants ont qualifié la situation d’ « inacceptable ». Lors de son entrée en fonction, le nouveau Premier ministre Boris Johnson a déclaré qu’il voulait répéter sans équivoque la garantie du gouvernement à plus de trois millions de citoyens européens au Royaume-Uni. Cependant, il a été rapidement confirmé qu’aucune nouvelle législation n’était prévue en ce sens. L’UE a accepté de retarder le Brexit jusqu’au 31 octobre, devant l’impasse au Royaume-Uni sur la voie à suivre.

Le rejet par les députés britanniques de l’accord de retrait a ouvert la voie à de nouvelles incertitudes pour des millions de personnes. Négocié entre Londres et Bruxelles, l’accord permet le maintien des droits de résidence et de sécurité sociale et garantit la liberté de circulation pendant la période de transition prévue. Mais il n’a pas encore été ratifié. Le Royaume-Uni a demandé que les droits énoncés dans l’accord négocié soient appliqués au niveau européen, malgré son rejet de l’accord dans son ensemble.

Le casse-tête des PME européennes et britanniques

Jusqu’à récemment, peu de responsables européens pensaient qu’un Brexit sans accord se produirait, à mesure que leurs gouvernements mettaient en branle les préparatifs. Aujourd’hui, les menaces croissantes du Premier ministre Boris Johnson de faire sortir la Grande-Bretagne de l’UE avec ou sans accord avant la date limite du 31 octobre incitent les institutions de l’UE à dépoussiérer les plans allant des campagnes d’information aux embauches rapides d’agents des douanes. Les dirigeants européens ont pour objectif de sensibiliser les petites et moyennes entreprises au Brexit et à ses conséquences commerciales. Les grandes entreprises se préparent en engageant des consultants spécialisés, en déplaçant leur siège social, en stockant des marchandises, en préparant d’autres méthodes de transport et en déterminant les taux tarifaires ou les procédures douanières qui s’appliqueraient aux produits commercialisés en Europe.

Mais les petites entreprises européennes et britanniques ne sont toujours pas préparées, selon la Confédération de l’industrie britannique. Pour des centaines de milliers de petites entreprises, la réorientation de précieuses ressources, tant humaines que financières, vers les mesures de préparation au Brexit est hors de portée. En tant que membre de l’UE, le Royaume-Uni opère au sein de l’union douanière du bloc. Dans l’éventualité d’une sortie sans accord, les tarifs douaniers pour les marchandises seraient par défaut aux niveaux de l’Organisation mondiale du commerce qui sont utilisés par les pays n’ayant aucun accord commercial entre eux.