Aucun pays ne peut résoudre seul la crise migratoire de l’Europe

Crise des migrants en Europe

La migration, qu’elle soit provoquée par des facteurs économiques, sécuritaires ou politiques, entraîne des pertes, mais par pour ceux que l’on croit. Les personnes qui émigrent laissent derrière elles une culture, des traditions, une identité, des foyers et des familles.

Avec un total de plus de 258 millions de migrants internationaux , de nombreux facteurs d’attraction et de répulsion ont conduit 3,5 % de la population mondiale à se déplacer à partir de 2016, . Des catastrophes naturelles causées par le changement climatique aux troubles politiques en passant par les guerres, la pauvreté, les persécutions, les violations des droits humains et les opportunités économiques limitées, les migrants ont toutes les raisons du monde à aspirer à un avenir meilleur…

Les facteurs de migration se multiplient dangereusement

On s’attend à ce que le nombre de personnes vivant en dehors de leur pays de naissance augmente partout dans le monde pour de nombreuses raisons, notamment la croissance démographique, l’augmentation de la connectivité, le commerce, les inégalités croissantes, les déséquilibres démographiques et le changement climatique.

La meilleure approche est celle qui consiste à limiter le plus possibles les facteurs défavorables et les facteurs structurels qui obligent les personnes à quitter leur pays d’origine. La réduction des risques de catastrophe et la reconstruction, par exemple, font partie intégrante des projets à promouvoir.

Le monde est témoin d’une prolongation sans précédent de dizaines de conflits armés. Ce scénario désastreux a été décrit par le pape François comme « une troisième guerre mondiale menée au coup par coup ». Toute action humanitaire pour faire face à la crise migratoire se heurtera à de grandes difficultés, et en tant qu’institution catholique respectée, l’Ordre de Malte a la responsabilité morale de trouver de nouvelles approches et méthodes pour répondre plus efficacement aux besoins des communautés en difficulté. Il est également de son devoir de ramener les principes d’Humanité et de solidarité dans le récit de la migration.

Si l’on souhaite un jour gérer le phénomène mondial et irréversible de la migration de manière durable, le Pacte mondial des Nations Unies sur les réfugiés reste le seul instrument crédible et viable. Aucun pays ne peut agir seul pour gérer efficacement les migrations.

Le travail des ONG catholiques sur le terrain est décisif

Au cours de leur longue expérience dans les projets d’intégration des migrants dans les pays européens, les travailleurs humanitaires ont constaté que le fait de traiter les personnes avec respect et dignité est le meilleur moyen de susciter des réponses positives. D’autre part, la marginalisation et la discrimination conduisent à l’hostilité et au ressentiment.

Des centaines d’ONG dans le monde apportent une assistance socio-médicale aux personnes dans le besoin, quelle que soit leur appartenance ethnique, leur religion ou leur nationalité, dans un esprit de générosité et de solidarité . Elles militent également pour un environnement accueillant, favorisant l’accès à des services tels que les soins de santé ou l’éducation et pour aider les migrants à s’intégrer dans leurs nouvelles communautés, en tenant compte des éléments linguistiques, culturels, psychologiques et sociaux qui leur sont propres. Les relations diplomatiques de l’Ordre de Malte avec 108 Etats sont un atout essentiel pour assurer l’efficacité des actions humanitaires de ces ONG catholiques. Le dessein est clair : migration sûre, ordonnée et régulière.

Il y a beaucoup d’autres raisons logiques de s’opposer à des politiques impliquant des murs surélevés et des frontières scellées. La traite odieuse des êtres humains est provoquée par la pauvreté et le désespoir, et les migrants, souvent mineurs, sont les premières victimes d’un phénomène qui touche plus de 25 millions de personnes dans le monde. La militarisation des frontières ne conduira qu’à la militarisation des trafiquants qui cherchent des itinéraires encore plus périlleux pour le trafic de personnes.